Représentation du personnel
CSE : fonctionnement et moyens d’actions
Source: Fiche Ministère du travail - Mis à jour le : 04/01/2024
Un comité social et économique (CSE) est mis en place dans les entreprises d’au moins 11 salariés. Pour accomplir leurs missions, les membres de la délégation du personnel du CSE disposent d’un crédit d’heures variable selon l’effectif de l’entreprise (ou de l’établissement), d’un droit à se réunir périodiquement avec l’employeur, d’un local, d’un droit à l’affichage…
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, le CSE dispose, de surcroît, de moyens spécifiques : subvention de fonctionnement, possibilité de recours à des experts, droit d’alerte étendu, constitution de commissions spécialisées, etc. Le CSE est obligatoirement consulté par l’employeur dans de nombreux domaines et circonstances.
Entreprises de moins de 50 salariés | pdf |
Entreprises de 50 salariés et plus |
Quelles sont les dispositions communes à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ?
Dès lors qu’un
Dans tous les cas, des
Recours à la visioconférence
Quelle que soit la taille de l’entreprise, le recours à la visioconférence pour réunir leCSE peut être autorisé par accord entre l’employeur et les membres élus de la délégation du personnel du comité. En l’absence d’accord, ce recours est limité à trois réunions parannée civile .
Les articles D. 2315-1 et D. 2315-2 du code du travail déterminent les conditions dans lesquelles leCSE peut, dans ce cadre, procéder à un vote à bulletin secret.
Heures de délégation
L’employeur laisse à chacun des membres titulaires constituant la délégation du personnel du
Assimilées à du temps de travail
Le temps passé en délégation est de plein droit considéré comme temps de travail et payé à l’échéance normale.
L’employeur qui entend contester l’utilisation faite desheures de délégation saisit le juge judiciaire.
Le volume des
A défaut de stipulations dans cet accord, le nombre mensuel d’heures de délégation est fixé dans le tableau figurant à l’article R. 2314-1 du code du travail.. Les
Report d’un mois sur l’autre et mutualisation des
heures de délégation
Dans les conditions fixées respectivement par les articles R. 2315-5 et R. 2315-6 du code du travail :
– lesheures de délégation peuvent être utilisées par leurs titulaires sur une durée supérieure au mois ;
– les membres titulaires de la délégation du personnel duCSE peuvent, chaque mois, répartir entre eux et avec les membres suppléants lecrédit d’heures de délégation dont ils disposent (« mutualisation » desheures de délégation ).
N’est pas déduit des
– à la recherche de mesures préventives dans toute situation d’urgence et de gravité, notamment lors de la mise en œuvre de la procédure de danger grave et imminent prévue à l’article L. 4132-2 du code du travail.
– aux réunions du comité et de ses commissions, dans ce cas dans la limite d’une durée globale fixée par
– aux enquêtes menées après un accident du travail grave ou des incidents répétés ayant révélé un risque grave ou une
Devoir de confidentialité
Les membres de la délégation du personnel duCSE sont tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication. Ces mêmes membres, ainsi que les représentants syndicaux auCSE , sont également tenus à une obligation de discrétion à l’égard des informations revêtant un caractère confidentiel et présentées comme telles par l’employeur. Comme le précise laCour de cassation dans un arrêt du 15 juin 2022, « revêtent un caractère confidentiel […] les informations qui sont de nature confidentielle au regard des intérêts légitimes de l’entreprise, ce qu’il appartient à l’employeur, en cas de contestation, d’établir. »
Déplacement et circulation
Pour l’exercice de leurs fonctions, les membres élus de la délégation du personnel du
Affichage des communications
Les membres de la délégation du personnel du
Formation en santé, sécurité et conditions de travail
Les membres de la délégation du personnel du
La formation est d’une durée minimale de 5 jours lors du premier mandat des membres de la délégation du personnel.
En cas de renouvellement de ce mandat, la formation est d’une durée minimale :
– de 3 jours pour chaque membre de la délégation du personnel, quelle que soit la taille de l’entreprise ;
– de 5 jours pour les membres de la
Le financement de cette formation est pris en charge par l’employeur. Toutefois, dans les entreprises de moins de 50 salariés, cette formation peut être prise en charge par les
Cette formation a pour objet :
– de développer leur aptitude à déceler et à mesurer les
– de les initier aux méthodes et procédés à mettre en œuvre pour prévenir les
Elle est dispensée selon les modalités fixées par les articles R. 2315-10 et R. 2315-11 du code du travail
Les membres de la
Modalités de la formation
- Le temps consacré à la formation est pris sur le temps de travail et est rémunéré comme tel. Il n’est pas déduit des
heures de délégation .- Les formations sont dispensées soit par un organisme figurant sur une liste arrêtée par l’autorité administrative, soit par des centres rattachés aux organisations syndicales ou des instituts spécialisés. Leur liste est publiée chaque année par
arrêté ministériel (pour les années 2021, 2022 et 2023, la liste est publiée par un arrêté du 22 décembre 2023. Les obligations de ces organismes de formation sont précisées par les articles R. 2315-12 à R. 2315-16 du code du travail.- Ces formations sont renouvelées lorsque les représentants ont exercé leur mandat pendant quatre ans, consécutifs ou non.
- Une formation économique est également prévue dans les entreprises d’au moins 50 salariés (voir ci-dessous).
Comment fonctionne, et avec quels moyens, le CSE dans les entreprises d’au moins 11 salariés et de moins de 50 salariés ?
En plus des moyens (
Dans ces entreprises, les représentants du personnel au
CSE exercent individuellement les droits qui sont reconnus au comité. En d’autres termes, celui-ci n’a pas de personnalité juridique propre, à la différence de ce qui est prévu pour leCSE dans les entreprises d’au moins 50 salariés. A ce titre, il ne peut, par exemple, en tant que tel, embaucher du personnel, saisir la justice ou disposer d’un patrimoine propre.
Réunions avec l’employeur
Les membres de la délégation du personnel du
Les membres de la délégation du personnel du
Délai pour les demandes et pour les réponses…
Sauf circonstances exceptionnelles, les membres de la délégation du personnel duCSE remettent à l’employeur une note écrite exposant l’objet des demandes présentées, deuxjours ouvrables avant la date à laquelle ils doivent être reçus. L’employeur répond par écrit aux demandes duCSE , au plus tard dans les sixjours ouvrables suivant la réunion.
Les demandes et les réponses motivées de l’employeur sont, soit transcrites sur un registre spécial, soit annexées à ce registre. Ce registre, ainsi que les documents annexés, sont tenus à ladisposition des salariés de l’établissement désirant en prendre connaissance, pendant unjour ouvrable par quinzaine et en dehors de leur temps de travail. Ils sont également tenus à ladisposition de l’agent de contrôle de l’inspection du travail et des membres de la délégation du personnel duCSE .
Local
L’employeur met à la
Droits d’alerte
Le comité dispose du droit d’alerte en cas d’atteinte aux droits des personnes et en cas de danger grave et imminent ainsi qu’en matière de santé publique et d’environnement.
Comment, et avec quels moyens, le CSE fonctionne-t-il dans les entreprises d’au moins 50 salariés ?
En plus des moyens (
Représentant syndical et heures de délégation
Dans les entreprises d’au moins cinq cent un salariés, les représentants syndicaux au
Statut juridique
Le
Désignation d’un secrétaire et d’un trésorier
Le
Établissement et certification des comptes
LesCSE mis en place dans les entreprises d’au moins 50 salariés sont soumis à certaines obligations comptables, qu’il s’agisse, notamment, de l’établissement de leurs compte et de leur certification. Lesdispositions applicables figurent aux articles L. 2315-64 à L. 2315-77 et D. 2315-33 à D. 2315-44 du code du travail..
Règlement intérieur
Le
Sauf accord de l’employeur, un règlement intérieur ne peut comporter des clauses lui imposant des obligations ne résultant pas de
Réunions avec l’employeur
Un accord fixe le nombre de réunions annuelles du comité prévues qui ne peut être inférieur à six. Cet accord est un
En l’absence d’un tel accord :
– dans les entreprises d’au moins 300 salariés, le
– dans les entreprises de moins de 300 salariés, le comité se réunit au moins une fois tous les deux mois.
Le comité peut tenir une seconde réunion à la demande de la majorité de ses membres. Dans ce cas, les questions jointes à la demande de convocation sont inscrites à l’ordre du jour de la réunion.
En matière de sécurité et conditions de travail…
- Au moins quatre réunions avec l’employeur portent annuellement, en tout ou partie, sur les attributions du
CSE en matière de santé, sécurité et conditions de travail, plus fréquemment en cas de besoin, notamment dans les branches d’activité présentant des risques particuliers. Les personnes mentionnées à l’article L. 2314-3 du code du travail assistent à ces réunions avec voix consultative, de même qu’à celles mentionnées ci-dessous.- Le
CSE est en outre réuni à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves, ainsi qu’en cas d’événement grave lié à l’activité de l’entreprise, ayant porté atteinte ou ayant pu porter atteinte à la santé publique ou à l’environnement ou à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel, sur les sujets relevant de la santé, de la sécurité ou des conditions de travail.- Lorsque l’employeur est défaillant, et à la demande d’au moins la moitié des membres du
CSE , celui-ci peut être convoqué par l’agent de contrôle de l’inspection du travail et siéger sous sa présidence.- L’employeur informe annuellement l’agent de contrôle de l’inspection du travail, le médecin du travail et l’agent des services de prévention des organismes de sécurité sociale du calendrier retenu pour les réunions consacrées aux sujets relevant de la santé, de la sécurité ou des conditions de travail, et leur confirme par écrit au moins 15 jours à l’avance la tenue de ces réunions.
- Les
dispositions mentionnées ci-dessus sont d’ordre public.
L’ordre du jour de chaque réunion du
Les consultations rendues obligatoires par une
Titulaires et suppléants
Le suppléant assiste aux réunions duCSE en l’absence du titulaire. En d’autres termes, si le titulaire est présent à la réunion du comité, son suppléant ne peut être lui-même présent.
Local
L’employeur met à la
Mise en place d’une commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT)
Cette commission est créée au sein du
– les entreprises d’au moins 300 salariés ;
– les établissements distincts d’au moins 300 salariés ;
– les établissements dont l’activité présente certains risques particuliers (établissements comportant au moins une installation nucléaire de base, établissements classés « Seveso »).
Dans les entreprises et établissements distincts de moins de 300 salariés, l’inspecteur du travail peut imposer la création d’une CSST lorsque cette mesure est nécessaire, notamment en raison de la nature des activités, de l’agencement ou de l’équipement des locaux. Cette décision peut être contestée devant le directeur régional de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).
Les
dispositions relatives à la mise en place d’uneCSSCT dans les entreprises mentionnées ci-dessus sont d’ordre public. Pour plus de précisions sur lesCSSCT , on pourra utilement se reporter aux précisions figurant dans le document « Questions/Réponses » sur le CSE mis en ligne sur notre site, notamment aux pages 58 à 61..
Mise en place d’une commission des marchés
Une commission des marchés est créée au sein du
Mise en place d’autres commissions
Un
Les rapports des commissions sont soumis à la délibération du comité.
En l’absence d’un tel accord :
- une commission économique est créée au sein du
CSE ou duCSE central, dans les entreprises d’au moins 1 000 salariés. Cette commission est chargée notamment d’étudier les documents économiques et financiers recueillis par le comité et toute question que ce dernier lui soumet. Elle se réunit au moins deux fois par an. Elle peut demander à entendre tout cadre supérieur ou dirigeant de l’entreprise après accord de l’employeur. Elle peut se faire assister par l’expert-comptable qui assiste leCSE et par les experts choisis par le comité. - une commission de la formation est constituée par le
CSE , dans les entreprises d’au moins 300 salariés. Ses attributions sont détaillées par l’article L. 2315-49 du Code du travail. - une commission d’information et d’aide au logement des salariés est créée, au sein du
CSE , dans les entreprises d’au moins 300 salariés (les entreprises de moins de 300 salariés peuvent se grouper entre elles pour former cette commission). Son objectif est de faciliter le logement et l’accession des salariés à la propriété et à la location. Cette commission fonctionne selon les modalités précisées par les articles L. 2315-51 à L. 2315-55 du code du travail ; - une commission de l’égalité professionnelle est créée au sein de
CSE dans les entreprises d’au moins 300 salariés. Elle est notamment chargée de préparer les délibérations duCSE relatives à la politique sociale de l’entreprise, aux conditions de travail et à l’emploi, dans les domaines qui relèvent de sa compétence.
- Le
CSE peut, le cas échéant sur proposition des commissions constituées en son sein, décider de recourir à un expert. Cette question fait l’objet d’une fiche spécifique à laquelle on se reportera.- Dans les domaines de la santé, de la sécurité et des conditions de travail, il peut également faire
appel à des personnes qualifiées de l’entreprise ou demander à entendre le chef d’une entreprise voisine).- En l’absence d’accord sur la mise en place des commissions autres que la
CSSCT , lesdispositions prévues par les articles R. 2315-28 à R. 2315-31 du code du travail sont applicables..
Droits d’alerte
Dans certaines circonstances, le
Formation économique
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, les membres titulaires du
CSE élus pour la première fois bénéficient, dans les conditions et limites prévues à l’article L. 2145-11 du code du travail, d’un stage de formation économique d’une durée maximale de cinq jours. Le financement de la formation est pris en charge par leCSE .
Cette formation peut notamment porter sur les conséquences environnementales de l’activité des entreprises (cettedisposition est issue de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 (JO du 24), envigueur depuis le 25 août 2021). Elle est renouvelée après quatre ans d’exercice du mandat, consécutifs ou non.
La formation est dispensée par un organisme figurant sur une liste arrêtée par le préfet de région (liste disponible auprès de chaque direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités – DREETS) ou sur la liste établie par l’arrêté du 22 décembre 2023.
Cette formation est, le cas échéant, imputée sur la durée du congé de formation économique, sociale, environnementale et syndicale.
À noter : Depuis le 1er avril 2021, en application dudécret n° 2020-1545 du 9 décembre 2020, les anciennes « directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi » (DIRECCTE) et « directions régionales de la cohésion sociale » (DRCS) sont regroupées pour devenir les « directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités » (DREETS). En savoir+ sur la mise en place des DREETS.
Le
– en cas de recours abusif de l’entreprise aux contrats précaires (droit d’alerte sociale prévu par les articles L. 2312-70 et L. 2312-71 du code du travail) ;
– en cas d’atteinte aux droits des personnes, par exemple en cas de harcèlement moral ou sexuel ou de mesures discriminatoires (article L. 2312-59 du code du travail) ;
– en cas de danger grave et imminent, dans les conditions prévues aux articles L. 4132-1 à L. 4132-5 du code du travail ;
– en matière de santé publique et d’environnement, dans les conditions prévues aux articles L. 4133-2 à L. 4133-4 du code du travail. Ce droit d’alerte (également applicable dans les entreprises de 11 à moins de 50 salariés dotées d’un
En matière de santé publique et d’environnement, il appartient également au travailleur, dans les conditions mentionnées à l’article L. 4333-1 du code du travail, d’alerter immédiatement l’employeur s’il estime, de bonne foi, que les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l’établissement font peser un risque grave sur la santé publique ou l’environnement. Le travailleur qui exerce cette alerte ne peut alors faire l’objet, ni des mesures mentionnées à l’article L. 1121-2 du code du travail, (mise à l’écart d’une procédure de recrutement, de l’accès à un stage ou à une période de formation, licenciement, sanctions, discrimination en matière de rémunération, de formation, etc.), ni de celles dites de « représailles » mentionnées au II de l’article 10-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 citée en référence. Il bénéficie, en outre, des protections prévues aux I et III de l’article 10-1 (principe de l’irresponsabilité civile et, le cas échéant, pénale, aménagement de la charge de la preuve en cas de recours contre une mesure de représailles, etc.) et aux articles 12 à 13-1 (possibilité de saisir le
conseil de prud’hommes enréféré , abondement du CPF, sanctions pénales, etc.) de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 précitée. Cesdispositions sont entrées envigueur le 1er septembre 2022.
Votes, délibérations et procès verbal
Les résolutions du
- Le président du
CSE ne participe pas au vote lorsqu’il consulte les membres élus du comité en tant que délégation du personnel (par exemple sur un projet delicenciement pour motif économique ).- Le
CSE peut décider que certaines de ses délibérations seront transmises au directeur régional de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).- Le procès-verbal des réunions du comité peut, après avoir été adopté, être affiché ou diffusé dans l’entreprise par le secrétaire du comité, selon des modalités précisées par le règlement intérieur du comité.
Participation aux conseils d’administration ou de surveillance des sociétés
Dans les sociétés dotées d’un Conseil d’administration ou d’un conseil de surveillance, deux membres de la délégation du personnel du
Subventions de fonctionnement
L’employeur verse au
– 0,20 % de la masse salariale brute dans les entreprises de 50 à moins de 2000 salariés ;
– 0,22 % de la masse salariale brute dans les entreprises d’au moins 2000 salariés.
Ce montant s’ajoute à la subvention destinée aux
Le
Lorsque le financement des frais d’expertise est pris en charge par l’employeur en application du 3° de l’article L. 2315-80 du code du travail le
CSE ne peut pas décider de transférer d’excédents du budget de fonctionnement au financement desactivités sociales et culturelles pendant les trois années suivantes.
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