Détachement
Salariés détachés : vos droits
Source: Fiche Ministère du travailMis à jour le : 12/07/2021
En France, les salariés détachés temporairement sur le territoire national bénéficient, des dispositions du « noyau dur » du droit du travail, si elles sont plus favorables que leur contrat de travail ou la législation de l’Etat d’envoi.
En France, les salariés détachés temporairement sur le territoire national bénéficient, des
Pour les matières listées ci-dessous, les
1° Libertés individuelles et collectives dans la relation de travail ;
2° Discriminations et égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
3° Protection de la maternité, congés de maternité et de paternité et d’accueil de l’enfant, congés pour événements familiaux ;
4° Conditions de mise à
5° Exercice du droit de grève ;
6° Durée du travail, repos compensateurs,
8° Rémunération au sens de l’article L. 3221-3, paiement du salaire, y compris les majorations pour les heures supplémentaires ;
9° Règles relatives à la santé et sécurité au travail, âge d’admission au travail, emploi des enfants ;
10° Travail illégal ;
11° Remboursements effectués au titre de frais professionnels correspondants à des charges de caractère spécial inhérentes à sa fonction ou à son emploi supportés par le salarié détaché, lors de l’accomplissement de sa mission, en matière de transport, de repas et d’hébergement.
La présente rubrique expose les droits des salariés détachés au titre de la législation. Toutefois, si des
LA RÉMUNÉRATION
Le salaire minimal
A minima, pour la durée de son détachement et au titre de son activité sur le sol français, le salarié détaché doit percevoir la rémunération prévue par le code du travail français ou par la
Attention :
En plus desdispositions issues du code du travail français, les conventions etaccords collectifs de travail français de branche étendus, dont bénéficient les salariés employés par les entreprises établies en France et exerçant une activité principale identique au travail accompli par les travailleurs détachés sur le territoire français, s’appliquent aux salariés détachés.L’employeur doit donc identifier la convention ou l’accord collectif de branche étendu qui s’applique, en tenant compte des travaux exercés par ses salariés détachés. De plus, il veille à informer ses salariés détachés en France de la convention ou de l’accord collectif étendu fixant la rémunération minimale devant être versée.
Pour plus d’information sur la
convention collective d’application générale qui vous est applicable, rendez-vous ici.
Comment est calculé le montant de rémunération qui doit a minima être versé à un travailleur ?
Consulter le tableau relatif à la composition de la rémunération versée au salarié détaché |
Les frais professionnels
À compter du 30 juillet 2020, le socle de droits applicables aux salariés détachés prévu à l’article L.1262-4 du code du travail est étendu pour intégrer, en plus de la rémunération (notion qui remplace celle de salaire minimum), les remboursements effectués au titre de frais professionnels correspondants à des dépenses engagées par le salarié détaché pour l’accomplissement de sa mission, en matière de transport, de repas et d’hébergement (article L.1262-4, 11e). Ainsi, le remboursement de ces frais professionnels par l’employeur est, à compter du 30 juillet 2020, obligatoire dans les conditions cumulatives suivantes :
a). la prise en charge des dépenses concernées est rendue obligatoire par des
b). le salarié détaché doit se déplacer vers ou depuis son lieu de travail habituel sur le territoire national ou lorsqu’il est temporairement envoyé par son employeur de ce lieu de travail habituel vers un autre lieu de travail.
c). ces dépenses concernent le transport, les repas ou l’hébergement
Ces dépenses sont prises en charge par l’employeur et versées en plus de la rémunération.
Consulter le tableau relatif aux frais professionnels |
Quelles sont les obligations de l’employeur ?
L’employeur a deux obligations en matière de rémunération :
1. Assurer à son salarié détaché en France un niveau de rémunération (salaire + accessoires du salaire) correspondant au montant de la rémunération d’un salarié employé par une entreprise établie en France de la même branche. La comparaison entre les deux montants de rémunération doit être établie sur des montants bruts et ne prend pas en compte les frais professionnels, versés en plus de la rémunération. Elle permettra de déterminer le montant de l’allocation propre au détachement à verser le cas échéant au salarié en complément de sa rémunération pour la période de travail effectuée en France afin de compenser l’éventuelle différence de rémunération entre la rémunération applicable en France et celle versée au titre de la législation du pays d’origine. Lorsque l’employeur ne justifie pas du versement de tout ou partie de l’allocation propre au détachement au titre de la rémunération ou des frais professionnels en application du contrat de travail ou de la loi qui régit celui-ci, l’intégralité de l’allocation est alors regardée comme payée à titre de remboursement des dépenses et est exclue de la rémunération.
2. Pouvoir attester du respect de l’obligation mentionnée ci-dessus à la demande des services de l’inspection du travail par la production :
- d’une
fiche de paie pour un détachement supérieur ou égal à un mois,
OU - d’un document équivalent apportant la preuve de la rémunération minimum pour un détachement inférieur à un mois.
ET - d’un document apportant la preuve du paiement effectif.
Références juridiques : article R. 1263-1 du code du travail |
LA DURÉE DU TRAVAIL
Les
Les durées maximales
En France, la durée légale du travail est de 35 heures par
Cependant, il existe des durées maximales au-delà desquelles aucun travail ne peut être demandé :
– 10 heures par jour (sauf
– 48 heures par
– 44 heures en moyenne sur une période de 12
Références juridiques pour aller plus loin : – Durée quotidienne maximale : article L. 3121-18 du code du travail – Durée hebdomadaire maximale : articles L. 3121-20 à L. 3121-22 du code du travail – Le temps de travail effectif : articles L. 3121-1 à L. 3121-5 du code du travail |
Les heures supplémentaires
Toute heure accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire est une heure supplémentaire qui ouvre droit à une majoration salariale, ou le cas échéant à un repos compensateur équivalent.
En l’absence de
Le paiement des heures supplémentaires est majoré comme suit (sauf stipulations conventionnelles fixant des taux différents, dans la limite du taux légal minimal d’ordre public de 10 %) :
– 25% pour les 8 premières heures au-delà de la durée légale de travail (entre la 36ème et la 43ème heure de travail)
– 50% pour les heures suivantes (à partir de la 44ème heure)
Références juridiques pour aller plus loin : Heures supplémentaires : articles L. 3121-27 à L. 3121-31 du code du travail |
Le travail de nuit
Est considéré comme travail de nuit tout travail effectué entre 21h00 et 6h00 (ou entre 22 h et 5 h ou entre minuit et 7h00 pour les activités de production rédactionnelle et industrielle de presse, de radio, de télévision, de production et d’exploitation cinématographiques, de spectacles vivants et de discothèque).
Est considéré comme travailleur de nuit tout salarié qui accomplit :
– Soit au moins 3 heures de travail de nuit quotidiennes, à raison d’au moins 2 fois par semaine ;
– Soit 270 heures de nuit par an (ou autre durée annuelle fixée par
La durée quotidienne du travail de nuit ne doit pas excéder 8 heures consécutives (sauf stipulations conventionnelles contraires ou équipes de suppléance). Des contreparties, accordées sous forme de repos compensateur ou de compensation salariale, sont prévues par une
Le recours au travail de nuit doit :
– Rester exceptionnel ;
– Prendre en compte les impératifs de protection de la sécurité et la santé des travailleurs ;
– Etre justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale.
Références juridiques pour aller plus loin : Travail de nuit : article L. 3122-29 du code du travail |
Les temps de pause
À partir de 6 heures de travail, le salarié doit bénéficier d’un temps de pause d’une durée minimale de 20 minutes consécutives.
Références juridiques pour aller plus loin : Temps de pause : article L. 3121-16 du code du travail |
Le repos quotidien et hebdomadaire
Le repos quotidien :
En France, tout salarié doit bénéficier d’un repos quotidien d’une durée au moins égale à 11 heures consécutives entre deux périodes de travail.
Le repos hebdomadaire :
Il est interdit pour un employeur d’occuper un salarié plus de 6 jours par
L’employeur accorde ce repos hebdomadaire en principe le dimanche. Le principe du repos dominical connaît des
Références juridiques pour aller plus loin : – Repos quotidien : article L. 3131-1 du code du travail – Repos hebdomadaire : articles L. 3132-1 à L. 3132-3 du code du travail |
Les repos compensateurs
Les salariés détachés peuvent bénéficier du repos compensateur, c’est-à-dire une contrepartie sous forme de repos au lieu de majoration de rémunération en cas d’heures supplémentaires, dans les conditions prévues par les stipulations conventionnelles applicables.
A défaut de stipulations prévues par la
Le repos doit être pris dans les 2 mois et le droit au repos doit être mentionné en annexe du
Références juridiques pour aller plus loin : – Repos compensateur : articles L. 3121-30 et L. 3121-37 du code du travail |
Les congés payés
Conformément au droit français, tout salarié détaché bénéficie d’un droit à congés payés, soit 2.5 jours par mois effectif de travail. Pour une période d’activité inférieure à un mois, le droit à congé est proratisé selon la règle suivante : nombre de jours travaillés / 26 jours par mois (travail sur 6 jours dans la
Au titre du congé annuel, l’employeur doit verser une
NB : le montant ne peut être inférieur à la rémunération qu’aurait perçue le salarié s’il avait travaillé en France sur la période de congés acquise au cours du détachement.
L’employeur doit verser à ses salariés intérimaires (c’est-à-dire, les salariés détachés par une entreprise de travail temporaire) une
indemnité compensatrice de congés payés pour chaque mission effectuée, quelle que soit la durée de cette dernière. Cetteindemnité est égale à 10 % de la rémunération due à l’intérimaire (indemnité de précarité comprisse) Cependant, cettedisposition ne s’applique pas aux salariés intérimaires détachés qui sont titulaires d’un contrat à durée indéterminée (CDI) dans le pays d’établissement de l’entreprise qui les détache et qui relèvent du cas général des salariés détachés.
En outre, conformément au droit français, les salariés détachés peuvent bénéficier de congés légaux pour évènements familiaux. Il s’agit d’autorisations exceptionnelles d’absence qui ne peuvent pas entrainer de réduction de rémunération. Sur justification, tout salarié a droit au moins à :
– 4 jours pour son mariage ou pour la conclusion d’un pacte civil de solidarité ;
– 3 jours pour chaque naissance survenue dans son foyer ou pour l’arrivée d’un enfant adopté ;
– 2 jours pour le décès d’un enfant ;
– 2 jours pour le décès de son conjoint ;
– 1 jour pour le mariage d’un enfant ;
– 1 jour pour le décès du père, de la mère, du beau-père, de la belle-mère, d’un frère ou d’une sœur.
– 2 jours pour l’annonce de la survenue d’un handicap chez l’enfant
Il convient de se référer aux accords ou conventions de branche applicables car ils peuvent prévoir des durées de congés plus longues pour ces évènements familiaux.
Les salariées détachées sont protégées en cas de grossesse ou de maternité :
– Elles ont droit au congé de maternité (au moins 6
– Elles bénéficient également de la protection contre le licenciement. Pendant le congé de maternité (6
Les salariés détachés ont également droit au congé de paternité et d’accueil de l’enfant (11
Obligation d’affiliation à une caisse de congés payés pour des activités spécifiques
Les employeurs établis hors de France et détachant des salariés en France et dont l’activité principale relève du champ d’application desconventions collectives du bâtiment et des travaux publics ou des activités du spectacle, des dockers et des transports doivent adhérer à une caisse de congés payés compétente, sauf s’ils sont en mesure de justifier d’un régime équivalent dans leur pays d’origine.Pour plus d’information, consultez la page Obligations de l’employeurs.
Références juridiques pour aller plus loin : – Congés payés : articles L. 3141-1 et suivantsdu code du travail – Congés légaux pour évènements familiaux : articles L. 3142-1 à L. 3142-3 du code du travail – Obligation d’affiliation à une caisse de congés payés pour les secteurs du bâtiment et des travaux publics : article D. 3141-12 du code du travail – Obligation d’affiliation à une caisse de congés payés pour le secteur du spectacle : article D. 7121-28 du code du travail |
Les jours fériés
En France, 11 dates légales sont définies comme
Seul le jour du 1er mai est obligatoirement non travaillé en France (sauf décision de l’employeur justifiée par la nature de l’activité qui interdit l’interruption de la production) et payé. Le chômage le 1er mai ne peut pas entraîner de réduction de salaire. Dans les cas où le travail est autorisé le 1er mai, les heures travaillées le 1er mai sont majorées à 100%.
Cependant, lorsqu’un
Références juridiques pour aller plus loin : Jours fériés : article L. 3134-13 du code du travail |
LA SANTÉ - SÉCURITÉ AU TRAVAIL ET LES ACCIDENTS DU TRAVAIL
L’HÉBERGEMENT
LIBERTES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES DANS LA RELATION DE TRAVAIL
Les règles applicables en cas de détachement de longue durée
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