Risques professionnels
Méthodes et stratégie de prélèvements atmosphériques individuels
Source: Fiche Ministère du travail - Mis à jour le : 20/12/2021
Stratégie de prélèvements atmosphériques individuels : comment procéder
Il faut être rigoureux dans la définition et le déroulement des prélèvements afin de pouvoir conférer une représentativité certaine aux résultats.
La stratégie doit être discutée en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Cette stratégie consiste à :
Identifier les dangers
Les substances inhalables dangereuses peuvent provenir :
- des matières premières elles mêmes ;
- des produits intermédiaires de réaction ;
- des produits de décomposition et de dégradation ;
- des produits finis ;
- des impuretés ;
- des déchets ;
- de la quantité et de la qualité de l’air neuf introduit.
Ces sources de danger peuvent coexister.
Le médecin du travail doit être associé car il peut avoir eu connaissance de problèmes constatés au cours des visites médicales.
NB : les fiches de données de sécurité et les étiquettes des produits utilisés dans l’entreprise permettent de mieux connaître ces dangers. Il est également conseillé de solliciter les CARSAT, l’INRS, les syndicats professionnels et les fabricants de produits.
Identifier les facteurs d’exposition
Les circonstances dans lesquelles se produit l’exposition :
- le volume, la configuration, la ventilation, les paramètres climatiques et la
propreté de l’atelier (Un atelier sera plus pollué et polluant si les substances qui se déposent sur les surfaces, sols, parois, machines, charpente… ne sont pas régulièrement nettoyées) ; - le procédé de production et les quantités de matière utilisés ;
- la ventilation aux postes de travail (efficacité, entretien, variations…) ;
Méthodologiquement, il faut :
- établir et respecter les consignes de travail ;
- informer et former les travailleurs ;
- contrôler le travail réellement effectué (écart entre travail prescrit et tâches réelles) ;
- analyser la
pénibilité du travail (le débit ventilatoire généré par un travail pénible peut multiplier par cinq le niveau d’exposition réel estimé par le résultat des mesurages) ; - vérifier les équipements de protection individuelle (efficacité, entretien, renouvellement, conditions effectives d’utilisation…) ;
- déterminer le temps et les profils d’exposition.
NB : Les voie de pénétration possibles des polluants sont aérienne, cutanée et digestive).
Prélèvements : quel fonctionnement ?
La stratégie de prélèvements porte sur :
- Le choix des travailleurs : groupe d’exposition similaire (travailleurs d’un même atelier effectuant la même tâche) ou travailleurs les plus exposés (ce qui permet de situer le degré d’exposition du poste à risque maximal).
- La durée des prélèvements, on s’efforcera chaque fois que possible de réaliser les prélèvements pendant toute la durée de l’exposition au cours de la journée de travail .-* Le nombre de jours de prélèvements (les mesurages doivent en principe être réalisés sur plusieurs jours afin de pouvoir prendre en considération les variations d’activité selon les jours de la
semaine ou les saisons, ce qui permet de calculer ensuite la probabilité de dépasser un jour la valeur limite. - Le choix du matériel, fonction de la nature du polluant et de la durée du prélèvement. Il existe des appareils à lecture directe et des appareils à analyse différée.
Déroulement des mesurages
- Les opérateurs doivent être informés du but et du déroulement des mesurages. Ceux-ci doivent retranscrire les conditions de travail les plus proches de celles du travail habituel et s’assurer que la pompe de prélèvement ne soit pas endommagée.
- Des fiches de prélèvement doivent être réalisées afin de noter l’atelier, le poste concerné, le nom du travailleur, son activité. Ces facteurs pouvent avoir un effet sur l’interprétation des résultats (indicateurs de protection, port d’EPI, incidents…)
Prélèvements : interprétation des résultats
Lorsque le prélèvement a lieu sur une journée de travail, la comparaison des résultats ® à la valeur moyenne d’exposition (VME) dépend du nombre de prélèvements effectués sur la journée de travail.
- si R < 10% de la VME : en l’absence d’autres voies de pénétration possible (cutanée par exemple), aucune action spécifique n’est à entreprendre en dehors des contrôles périodiques des installations de ventilation, dès lors que toutes les mesures de prévention appropriées sont appliquées et que la situation n’évolue pas.
- si R > 100% de la VME : mettre en place des actions correctives et effectuer de nouveaux mesurages jusqu’à obtention de résultats acceptables pour la prévention.
Dans les autres cas on se trouve dans une situation incertaine et on doit mettre en place une campagne de prélèvements.
Lorsque les prélèvements se sont déroulés sur plusieurs jours de travail, on recourt à une méthode statistique qui conduit à calculer la probabilité de dépassement de la valeur limite.
- Si la probabilité de dépasser la VME est inférieure à 0,1%, la situation est jugée acceptable, sauf évidemment du point de vue de la pénétration cutanée, non prise en compte.
- Si la probabilité de dépasser la VME est supérieure à 5%, des mesures correctives doivent être mises en place et leur efficacité contrôlée par de nouveaux mesurages.
- Si la probabilité de dépasser la VME est située entre 0,1 et 5%, la situation est incertaine et d’autres mesurages sont nécessaires.
Lorsque l’on dispose d’au moins 6 mesurages obtenus sur des jours différents , on calcul l’intervalle de confiance de la probabilité de dépassement de la VME.
- Si la borne supérieure de l’intervalle de confiance est < 5% on considère que l’on est dans une situation acceptable
- Si la borne supérieure de l’intervalle de confiance est > 5% on considère que l’on est dans une situation d’exposition supérieure à la VME et des mesures correctives de prévention doivent être prises.
Règlementation
Les méthodes et stratégie de prélèvement et la loi :
La méthodologie et l’interprétation des résultats doivent être conformes à celles prévues par :
- la réglementation ;
- les recommandations du ministère du travail (
circulaires ou notes techniques) ; - les normes, nationales ou internationales, générales et spécifiques ;
- l’INRS Base de données MétroPol, fiches méthodologiques A1, A2, A3, logiciel ALTREX pour l’exploitation des données d’exposition et la comparaison à la valeur limite.
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