Equipements de travail et de protection
Masques de protection respiratoire
Source: Fiche Ministère du travail - Mis à jour le : 20/12/2021
Vous trouverez ci-dessous des informations sur :
- Les différents types de masques
- Les règles d’utilisation de ces masques
- Les textes qui réglementent le port des masques de protection
- Comment choisir un filtre (anti-aérosols, anti-gaz)
Quels sont les différents types de masques ?
Il existe deux grandes catégories d’appareil respiratoire : les appareils filtrants et les appareils isolants.
- Les appareils filtrants sont des masques équipés de filtres qui retiennent les gaz ou les poussières et qui épurent l’air respiré par l’opérateur. L’air filtré provient de la zone polluée. Les caractéristiques et l’état du filtre sont donc déterminants. Mais quelle que soit leur efficacité, ce type d’appareil n’est d’aucune efficacité dans les atmosphères où l’oxygène manque.
Ils peuvent être séparés en deux grandes catégories.
Les appareils dépourvus d’assistance mécanique, dits à pression négative, c’est-à-dire munis seulement d’un filtre et qui sont réservés aux travaux de courte durée. Il en existe de deux sortes :
- Les pièces faciales filtrantes, communément appelées « masques jetables » et auxquelles le filtre est incorporé. Ils sont jetés en totalité après usage.
NB : il serait plus approprié de parler de « masque à usage unique » car cette appellation signifie clairement qu’ils doivent être jetés une fois souillés. Très souvent ils sont gardés dans des conditions d’hygiène insatisfaisantes et réutilisés alors que l’intérieur est pollué et que leur étanchéité n’est plus garantie
- Les demi-masques ou masques complets : le premier protégeant la bouche et le nez, le second recouvrant la totalité du visage. Ils sont lavables et réutilisables. Seule la cartouche vissable contenant le filtre doit être régulièrement changée.
NB : l’inconvénient de ce type d’appareils est que le passage de l’air au travers du filtre est assuré par les seuls échanges respiratoires, ce qui les rend difficiles à supporter en cas d’effort durable. Ils ne sont donc adaptés que pour les travaux ponctuels et de faible intensité.
Les appareils à ventilation assistée, dits à pression positive, c’est-à-dire équipés d’un ventilateur motorisé permettant d’augmenter le débit d’air respiré. Ils augmentent le confort de l’opérateur et assurent une surpression à l’intérieur du masque qui permet de chasser les polluants qui tentent de pénétrer par le joint facial.
NB : ce type d’appareils peut être adapté à des demi-masques, masques complets, cagoules, casques ou combinaisons intégrales.
Le filtre doit être changé lorsqu’il est saturé (ou lors de chaque nouvelle utilisation du masque ce qui permet d’éviter d’avoir à transporter un filtre contaminé).
- Les appareils isolants sont des masques alimentés en air ou en oxygène depuis une source non contaminée de sorte que l’opérateur est isolé de la zone polluée. Ces appareils sont adaptés lorsque l’on a à faire à un contaminant non filtrable, lorsque la concentration du polluant est trop importante pour recourir à un masque filtrant ou lorsque la concentration en oxygène est inférieure à 20%.
NB : le choix d’un type de masque dépend de la durée et de la nature des travaux mais l’utilisation d’un appareil isolant est toujours préférable sur le plan de la santé en raison des facteurs de protection supérieurs que présente ce type d’appareil.
Ils peuvent être classés en deux catégories :
- Les appareils autonomes : l’opérateur dispose d’un apport d’air ou d’oxygène dans le masque par le biais d’un tuyau et d’une source d’air comprimé qu’il porte avec lui (bouteille). Pas besoin de filtre dans ce cas. Le salarié peut se déplacer librement dans toute la zone de travail mais est contraint par la durée d’autonomie de sa bouteille.
- Les appareils non autonomes : l’opérateur reçoit l’air propre de l’extérieur du local pollué, par l’intermédiaire d’un tuyau relié à un appareil à adduction d’air comprimé (compresseur).
L’opérateur est donc branché en permanence à un tuyau relié à un point fixe (par exemple une prise d’air sur le réseau d’air comprimé permanent d’une usine ou directement depuis un compresseur de chantier situé à l’extérieur du local par exemple dans le cas d’un chantier mobile).
Ce type d’appareil présente en principe le plus grand facteur de protection vis à vis de l’air pollué ambiant.
Il convient donc :
- de veiller à ce que l’emplacement des prises d’air neuf ne soit pas situé à proximité d’une source polluante (gaz d’échappement d’un véhicule, bouche d’évacuation d’un captage d’air pollué…) ;
- d’installer sur les tuyaux, entre l’opérateur et le compresseur, un dispositif de filtration de l’air (borne d’épuration) contre l’eau et l’huile (générée par les compresseurs à piston et, dans une moindre mesure par les compresseurs à vis lubrifié) et contre les aérosols, dioxyde et monoxyde de carbone.
NB : les compresseurs de chantier utilisés sont souvent du matériel de location dont le loueur n’est pas en capacité d’assurer la quantité d’huile émise. Il convient de s’assurer du niveau de maintenance de ces appareils.
Règles d’utilisation
Le port de masque est réservé aux situations où la protection collective est impossible ou insuffisante. Dans ce cas il convient de s’interroger sur :
- L’adéquation du masque et du type de filtre utilisé à la nature du risque encouru
- Le bon usage qui en est fait, ce qui implique une information des opérateurs sur les risques auxquels ils sont exposés, les moyens de s’en prémunir et une formation sur le port correct des appareils pour assurer leur efficacité.
- Les conditions d’entretien et de stockage des appareils (maintenance et remplacement des organes de sécurité, approvisionnement en filtres, stockage dans des lieux propres, mise à
disposition en nombre suffisant, moyens de désinfection…) qui conditionnent leur utilisation effective. - La nature des vérifications à effectuer.
Typologie des filtres
Le choix du filtre est lié à la nature de la pollution. On distingue les filtres anti-aérosols (poussières et liquides) et les filtres anti-gaz.
- Les filtres anti-aérosols sont classés en trois classes d’efficacité :
Classe P1{{}} | Au moins 80 % des l’aérosol est filtré, ce qui représente une efficacité relativement faible |
Classe P2 | Au moins 94 % de l’aérosol est filtré |
Classe P3 | Au moins 99,95 % de l’aérosol est filtré (soit une pénétration inférieure à 0,05 %), ce qui correspond à une haute efficacité |
Quand le filtre est encrassé, il se colmate et rend la respiration difficile. Sur certains masques à ventilation assistée, un signal sonore avertit l’opérateur d’une alimentation du débit d’air.
Comment reconnaît-on visuellement la catégorie à laquelle appartient un filtre ?
Les filtres anti-aérosols sont blancs et possèdent sur la tranche une bande blanche contenant les indications suivantes :
- P1, P2, P3 (selon la classe d’efficacité) [1]
- le nom du fabricant
- R (réutilisable) ou NR (non réutilisable)
- Le marquage CE suivi d’un numéro à 4 chiffres (il est important qu’ils soient certifiés !)
- Les filtres anti-gaz
Ils sont classés en trois catégories, de la plus faible autonomie d’utilisation à la plus grande. Lorsqu’un filtre anti-gaz est saturé, il laisse passer la totalité des polluants.
Ils sont dotés d’une lettre qui correspond à un gaz ou à une famille de gaz ou de vapeur. Exemple : E = dioxyde de soufre et autres gaz et vapeurs acides.
Si le filtre est efficace contre deux familles de gaz, il est affecté de deux lettres
Exemple : AB : gaz et vapeurs organiques et gaz et vapeurs inorganiques
Aussi, un filtre classé AB3 est un filtre de grande durée d’autonomie contre les gaz organiques et inorganiques.
Aucun moyen ne permet de détecter à quel moment un filtre est saturé (temps de claquage).
Conseil : changer de filtre après chaque utilisation et d’autant plus rapidement que l’atmosphère est polluée, humide, et que le débit d’air à filtrer (ou le rythme respiratoire) est élevé.
Comment reconnaît-on visuellement un filtre anti-gaz ?
Les filtres sont entourés d’une ou plusieurs bandes de couleur (exemple : gris + vert) associées aux lettres précitées et par conséquent à un type de gaz ou vapeur.
Exemple : E = jaune = dioxyde de souffre...
Le marquage indique également :
- la norme EN 14387 et l’année
- la date limite d’utilisation
- le nom du fabricant
- les gaz et vapeurs contre lesquels il protège
- le marquage CE suivi d’un numéro à 4 chiffres
Certains filtres protègent à la fois contre les gaz et aérosols ; ils possèdent alors un double marquage. Il est également possible de juxtaposer plusieurs filtres, en fonction des polluants divers rencontrés simultanément sur un poste.
Règlementation
Code du travail : Prévention/Caractéristiques des EPI, Conditions d’utilisation et Mise à disposition :
Articles R 4321-4 et R. 4321-5, Mise à
R 4323-91 à R. 4323-93 et R4323-95 à R 4323-98
R 4422-1 principes de prévention,
R. 4412-38 et R 4323-104 information et formation des travailleurs
R 4323-99 à 103 vérifications périodiques : l.
Article R. 4412-70,7/ utilisation des protections individuelles pour les agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.R 4412-75 équipement de protection respiratoire
Article R. 4312-23 ( 26 en 2009) du code du travail et son annexe technique (paragraphe 3.10.1) : règles de conception des masques.
En savoir plus
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